Aussi connue sous le nom d’hypersthène, la pierre enstatite tient son nom du mot grec « entêtâtes », signifiant « résistant ». Il s’agit d’une référence à la nature réfractaire de la pierre qui est capable de supporter de très fortes températures. C’est une pierre précieuse et plutôt rare qui a toujours été très estimée à travers l’histoire.
Une variété de la pierre, appelée chrome-enstatite en raison de sa couleur vert émeraude, a été retrouvée dans les sarcophages de l’Égypte ancienne. Elle était alors sculptée sous la forme d’un scarabée et associée à Kehpri le dieu du soleil et de la résurrection.
Les Égyptiens sont, en outre, les « inventeurs » de la pierre réfractaire. Pour cuire leur pain, ils déposaient la pâte sur des roches en terres cuites qu’ils laissaient ensuite reposer au soleil. Au vu des propriétés de l’enstatite, des historiens pensent qu’elle a également été utilisée, sous sa forme brute, en tant que pierre de cuisson.
Pour les tribus amérindiennes, les hyperstènes éteint aussi des pierres sacrées. Leur légende est liée à celle de l’oiseau-tonnerre capable de provoquer, en un battement d’ailes, d’énormes tempêtes. L’enstatite était donc présent dans de nombreuses cérémonies et rites destinés à apaiser l’oiseau légendaire.
De leur côté, les anciennes civilisations grecques, conscients de la rareté et de la valeur de la roche l’utilisaient comme une monnaie d’échange.
La variété d’enstatite appelée « bronzite » était également très recherchée en Grèce et à Rome. Avec sa couleur dorée et son éclat vitreux, elle ornait les bagues, bracelets et colliers de la noblesse de l’époque. Les Romains lui prêtaient également des vertus protectrices et médicinales. Ils confectionnaient des amulettes serties de bronzite afin d’apaiser les maux aussi bien physiques que mentaux.
Aujourd’hui, la bronzite continue d’être très prisée en joaillerie ainsi qu’en lithothérapie.
Il faudra ensuite attendre le XIXe siècle pour que la pierre refasse son apparition dans les écrits. C’est en effet en 1855 que le célèbre minéralogiste allemand Gustav Adolph Kenngott décrit pour la première fois l’enstatite, dévoilant alors ses caractéristiques et son origine très particulière.