Durant la période Antique, les Romains avaient pour habitude de nommer les pierres écarlates “carbuncolorum”. Ce terme signifiait alors “petit charbon ardent/ allumé”. A l’instar du rubis, le grenat et le spinelle faisaient partie de ce type de pierres brillantes.
Au Moyen-Age, les pierres écarlates deviennent des “charboncles”, “carboncles” ou encore “escarboucles”. Les légendes affirment que la pierre rubis apaise la colère. Néanmoins, la gemme est souvent associée à la sorcellerie car elle est considérée comme étant le symbole des dragons et des chimères.
Avec le temps, le rubis s’impose comme la “pierre des rois”. La pierre devient alors un ornement royal. D’ailleurs, au XIIIè siècle, Saint-Louis aurait possédé un “gros rubis à la façon d’une demi-fève”, selon les documents officiels. En outre, un siècle plus tard, on fait mention d’un rubis appartenant à Charles V que ce dernier utilisait pour cacheter ses lettres.
Les couronnes étaient ornées de pierres rouges écarlates. On dit que la couronne des Capétiens contient une des épines issues de la crucifixion de Jésus-Christ, montée sur une escarboucle. Plus tard, on s’aperçut qu’il s’agissait en fait d’un spinelle. De même pour les bijoux de la couronne d’Angleterre. La gemme fixée sur la Croix de Malte est un spinelle et non un rubis. Enfin, l’ouvrage le plus impressionnant demeure celui de Saint-Venceslas. Il a été conçu à l’occasion du sacre de Charles IV en 1347. La coiffe présente des saphirs, des émeraudes et des perles, ainsi qu’une pierre rubis de 250 carats. A ce jour, cette œuvre est conservée à la Cathédrale Saint-Guy de Prague. On troue également une copie au château de Prague.
A partir du 16è siècle, les pierres monarques perdent de leur splendeur et le diamant occupe le centre des attentions. Avec les découvertes scientifiques, les médecins ne donnent plus aucune valeur aux légendes mystiques sur les dragons et les chimères et le rubis perd de sa grandeur. Toutefois, l’adoration pour le rubis des monarques orientaux lui redonnent son éclat aux yeux des occidentaux.
Dans les années 1800, les gemmologues accordent le titre de pierre précieuse au rubis et le classent parmi la famille des corindons. Entre 1886 et 1904, deux chimistes français tentent de reproduire un rubis synthétique. C’est en 1904 que le “procédé Verneuil” est opérationnel.