La pierre spectrolite constitue une variété rare de pierre labradorite. Elle fut découverte en 1770 par des missionnaires moraves, à l’occasion de leur voyage dans la région du Labrador au Canada. Ils avaient pour mission d’évangéliser certains peuples de la région, notamment les Inuits. Certains mythes et légendes de la région se plaisent à raconter comment un jour, un grand guerrier inuit frappa un rocher avec sa lance. Le rocher vola en éclat et des étoiles filantes jaillirent dans le ciel. Le phénomène des aurores boréales venait de naître, observable entre le mois de septembre et le mois de mars. Les peuples de la région attribuèrent donc l’origine de cette pierre dans ce phénomène des pôles de la planète. Pour ces peuples, il s’agissait de pierres de feu, transformées en glace lorsqu’elles gagnaient en altitude, puis retombaient au sol. Ces minerais étaient donc issus des aurores boréales et renfermaient leurs rayons. Pour d’autres croyances, ce minerai contenait l’âme des ancêtres disparus. Il était alors utilisé pour soulager quantité de souffrances, après avoir été réduit sous forme de poudre. Le géologue Foster a baptisé ce minerai en 1780.
Il faut attendre la XXe siècle, et plus particulièrement la Seconde Guerre mondiale, pour qu’un gisement de ce minerai soit mis au jour. La découverte a eu lieu par hasard, alors que des mineurs construisaient des pièges avec pour objectif de ralentir l’avancée de chars ennemis. C’est alors le début de la commercialisation du minerai sous l’appellation de « spectrolite », ou encore, de manière plus familière, de « pierre de lune arc-en-ciel » ou « pierre étoile ». Le minerai commence alors à être vendu sous forme de bijoux. Cette roche est connue sous plusieurs autres noms : carnatite, mauilite, silicite ou encore radauite. Elle a souvent servi de base à la fabrication d’objets de décoration. La pierre labradorite est actuellement très recherchée dans le domaine de la joaillerie. Elle est utilisée dans la création de bijoux et vendue en pendentifs ou en bracelets.