On appelait héliotrope (du grec helios : soleil et trepa : changer, parce que dans l’Antiquité on s’en servait pour observer les mouvements du soleil) un jaspe vert aux taches régulières d’hématite rouge sang d’où son surnom de « pierre de sang » ou « jaspe sanguin ». On connaissait déjà dans l’Antiquité cette pierre de prix élevé et très décorative. Très en vogue à cette époque, on s’en servait pour fabriquer des ornements et des amulettes. Les Égyptiens en ont pratiqué l’extraction puis les Grecs et les Romains. Par différents procédés, ces civilisations les creusaient, et y gravaient de symboles, de signes et plus tard de portraits. Naissait ainsi la glyptique (art de graver des pierres fines soit en relief, soit en creux). L’écusson du Grand Prêtre des Juifs était orné de jaspe et Pline, lui aussi, mentionne la beauté colorée de la pierre jaspe héliotrope, qui une fois immergée dans l’eau et tournée face au soleil, laissa voir toutes les tâches couleur rouge sang. Cette pierre est empreinte de légendes. Dans l’antiquité, on lui conférait des pouvoirs et des vertus ésotériques. L’héliotrope permettait d’influencer le climat, d’invoquer les déferlantes du ciel. Les guérisseurs lui accordaient des vertus curatives. Au Moyen-âge, on pensait que l’héliotrope contenait le sang du Christ car elle était présente sur le lieu où fut crucifié Jésus et certains croyants se flagellaient avec l’héliotrope car elle possédait le don d’éloigner le Mal.