La pierre soufre natif a longtemps souffert d’une mauvaise réputation. Et pour cause, d’origine volcanique, on lui attribue des vertus très destructrices (on l’associe au diable) mais aussi purificatrices.
Dès 150 av. J.-C, Caton l’Ancien expérimente les vertus de cette pierre « sulfureuse ». Ainsi, il trouve un remède pour lutter contre un papillon ravageur, à l’aide d’une composition soufrée. Homère raconte que la pierre soufre est un excellent moyen pour éloigner les vermines ; Ulysse dans l’Odyssée utilise ce fameux remède pour nettoyer sa maison après le massacre des prétendants de sa femme. Dans la Bible, la pierre soufre natif détruit pour permettre de purifier. Enfin au XVe siècle, lors de terrible peste noire, on l’utilise pour assainir les bâtiments ; le terme employé est “soufrir” pour parler des vertus purifiantes mais aussi destructrices du soufre.
La toxicité de sa composition participe à sa réputation négative, Pline L’ancien est probablement mort d’une intoxication à l’hydrogène sulfureux, libérée par l’éruption du Vésuve en 79. L’armée grecque durant l’antiquité utilise le dioxyde de souffre pour faire fuire les ennemis. Et, ce ne sont pas les seuls récits historiques racontant les effets répulsifs des composants soufrés.
Mais nous sortons du domaine de la légende au XVIIIe siècle, quand Lavoissier prouve que cette pierre est un élément simple et non composé. Ses propriétés fongicides sont établies dès le XIXe siècle, l’acide sulfurique est également breveté.
Dès lors, on utilise les produits soufrés pour traiter les vignobles français, le blanchiment de laine et de la soie, les traitements fongicides, les engrais, la poudre à canon et d’allumettes. Des usines autour des grandes villes du sud de la France extraient le soufre à l’aide de machines afin d’éviter tout danger.
La pierre de soufre n’a plus aujourd’hui cette réputation destructrice et les produits soufrés sont autorisés mais avec modération.