C’est dans les écrits de Pline l’ancien, datant du premier siècle, que l’on retrouve la toute première mention qui a été faite de la pierre stibine. Toutefois, c’est bien plus tard que ce minerai a pris le nom de « stibine », puisque c’est au XVIIe siècle que François Sulpice Beudant lui donna cette appellation dérivée du grec « Stibi » qui signifie antimoine. L’origine du nom latin de la stibine est très discutée. Certains affirment que le nom d’antimoine vient d’« anti monos », qui signifie « le contraire de seul » en raison de la forte concentration d’autres métaux autour des sources naturelles de stibine. D’autres estiment que ce nom est plutôt issu du moine Basilius Valentinus, le premier homme qui a étudié en profondeur les vertus de ce minéral.
Dès l’antiquité, les Égyptiens ont utilisé cette pierre pour l’outillage et l’artisanat. Elle servait notamment à recouvrir la surface des amphores et des récipients qui était utilisés pour transporter l’eau. Des objets d’ornements étaient également réalisés en pierre stibine. La bible fait référence à la Stibine sous le nom d’antimoine. Elle servait à Jézabel pour la confection de maquillage, et notamment de fard pour les yeux. Chez les peuples anciens, cette pratique était assez répandue, et avait une utilité esthétique, mais également hygiénique. La pierre stibine a été également employée chez de nombreuses cultures au cours de l’histoire humaine. Les Grecs, les Romains et les Chinois l’ont utilisé depuis toujours en médecine.
On a même prêté à la pierre stibine des propriétés alchimiques, et une action purificatrice sur l’or. Pour les alchimistes, la stibine fait partie des matériaux primordiaux, et était connue sous plusieurs appellations comme « la matière des sages ». Les alchimistes pensaient que la stibine pourrait être l’avant-dernière étape du processus de transformation d’un métal impur en or.
Au Moyen-Age et à l’époque de la renaissance, la pierre stibine a été énormément utilisée pour la médecine, avec parfois certains abus. Des composés antimoniés dérivés de la stibine comme le trioxyde et le pentasulfure étaient employés de manière excessive. La faculté de Paris ira même jusqu’à interdire son utilisation. De nos jours, les propriétés de ce minerai sont bien mieux connues et exploitées.